Tout paraît possible, tout est nécessaire

Tout paraît possible à priori, c'est-à-dire dans l'abstrait. Mais c'est une illusion : plus on concrétise, précise sa pensée, et plus le champ des possible se resserre, se rétrécit, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul possible... et qui est donc alors nécessaire.

Plus on avance dans la vie et la pensée et plus on se rend compte que les choses ne pouvaient se passer autrement qu'elles se sont passées et que l'apparence d'une pluralité de possibles n'est qu'une apparence précisément, c'est-à-dire une illusion. Que la "contingence" apparente des choses n'est pas leur contingence mais celle de notre pensée; que le hasard n'est bien, comme disait l'autre, que l'ignorance de la nécessité.

Je ne suis pas du tout déterministe pour autant : je ne crois pas une seconde que le passé nous détermine, que nous ne pouvons rien faire conte le "destin". Je suis persuadé au contraire que nous faisons notre destin, mais que c'est ce que nous faisons/ferons qui est... destiné. Dans l'absolu, c'est-à-dire dans l'éternité, en effet, le futur a déjà eu lieu, et ce que nous déciderons et ferons "librement" s'est donc déjà produit.

On peut donc dire dans ce sens que l'avenir nous détermine, que ce que nous ferons détermine ce que nous faisons. Le sentiment de notre liberté n'est autre, dans cette perspective, que l'intuition de notre avenir.