Du purisme en matière de langage (à Laurence)
Laurence m'écrit, dans un nouveau commentaire :
"... je me méfie du purisme systématique en matière de langue. Une langue est naturellement dynamique, sans quoi elle meurt. Et les faits de langue relevés (trop, génial, excessivement etc.), soit se feront oublier, soit s'installeront durablement et leur sens se modulera de même. Nous utilisons quotidiennement des formes, aujourd'hui correctes, qui étaient 'fautives' à leurs 'débuts'.
Ce que vous me dites me fait penser à la "main invisible" des "libéraux". Un coup d'oeil sur l'histoire récente montre que cette main n'existe que dans leurs chimères. La nature ne fait rien en vain, et si nous avons une volonté, c'est pour nous en servir. Laisser les choses suivre leur cours, c'est les laisser aller à vau-l'eau.
Nous ne devons pas assister les bras croisés à la dégénérescence du langage en comptant que le temps le régénérera. Le temps, c'est nous, et si le hasard joue un rôle, c'est le second et non le premier. Aidons-nous, le hasard nous aidera.
Il ne s'agit évidemment pas de s'opposer à l'évolution de la langue, mais de la passer au crible de la critique, de discerner le bon grain de l'ivraie. Les choses changent dans les deux sens et il y a des mutations négatives. Il faut encourager les innovations qui enrichissent la langue et décourager celles qui l'appauvrissent. Cette "régulation", du reste, a certainement toujours eu lieu, mais le temps a effacé les noms de ses auteurs sur le sable de la mémoire : on se souvient des maîtres du langage, pas de ses serviteurs.
Assister à l'évolution en spectateurs est un non-sens, l'homme étant son principal acteur.
PS. Votre commentaire a disparu avec mon billet, quand je l'ai supprimé par mégarde. J'ai réécrit mon biller, mais je ne pouvais pas réécrire votre commentaire !