L'humanité est un risque à courir
En rentrant des puces de Montreuil, je croise, sur mon chemin, un "clochard" connu dans le quartier et aussi alcoolique que délabré (ceci s'expliquant en grande partie par cela). L’homme, quand je lui ai donné la pièce, me demande de l’aider à traverser. Ne « réalisant » pas le risque que je prends, je m’exécute (non sans appréhension, étant donné son état).
A peine descendons-nous du trottoir qu’il trébuche et tombe, juste quand déboule un essaim de voitures. Il s’en est fallu de peu que l’une d’elles ne le heurte. J’aurais eu, pour le moins, des… ennuis. En outre, comme il n'aurait peut-être pas traversé, ou pas à ce moment-là, sans moi, je me serais senti moralement responsable de ce qui lui serait arrivé. Voyant venir le pire, je me suis précipité pour le ramener vers le trottoir.
Deux jeunes gens alors m’apostrophent : ils ont appelé les pompiers. Un passant noir m’aide à remonter le "clodo" sur le trottoir et à l’asseoir sur un banc. Les pompiers arrivent peu après.
Moralité ? Faire le bien est toujours risqué, sinon où serait le mérite, c'est-à-dire le... bien ? Le risque ne doit pas inciter à le faire moins mais à le faire mieux, avec plus de précaution, c'est-à-dire d’attention, avec plus de prudence, c'est-à-dire de conscience – c'est-à-dire de… bien.