Le charme
Le charme est discret; comme la véritable élégance, on ne le remarque pas, on l'éprouve. L'ordre du charme est celui de l'être, c'est-à-dire de l'intériorité. Le charme n'est pas dans le corps, mais dans l'âme. C'est pourquoi il est aussi invisible que... pénétrant (il faut être invisible pour pénétrer).
Le charme, comme un voleur, est d'autant plus redoutable qu'il opère dans l'ombre et passe inaperçu. Le charme est par définition indéfinissable : quand on le définit, il est... fini !
L'être qui a du charme, c'est celui qui vous trouble, qui vous fascine "inexplicablement". C'est dans cette absence même d'explication que réside le charme. Quand on sait pourquoi on est charmé, on ne l'est plus !
Le charme est énigmatique et... inquiétant sur les bords. Les gens qui ne sont que rassurants n'ont pas de charme. Ce qui est troublant est trouble. Les gens qui ont du charme ont quelque chose de "pas clair", de... ténébreux, c'est-à-dire de mystérieux, et donc de potentiellement menaçant.
Le charme se raréfie sous nos climats parce que tout le monde se veut rassurant, c'est-à-dire... comme tout le monde, normal, banal. L'essence du charme est la différence, la singularité.