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7 juillet 2009

L'ange et la bête

Dans le métro. Un enfant, auprès de sa mère, joue avec un « robot », presque aussi grand que lui. Il manipule ses membres, articulés, tourne ses avant-bras, ses bras… Mais l’expression de l’enfant n’est pas celle d’un enfant qui joue : dans son regard, il n’y a pas de curiosité, c'est-à-dire d’intelligence, mais le contraire, de la bêtise et de la méchanceté.

Je m’aperçois qu’il ne tourne pas, en fait, les membres de l’androïde, mais les tord, comme s’il voulait les casser, l’éclat... noir de ses yeux étayant mon sentiment. Et plus il essaie en vain de casser l’automate, plus l’enfant s’énerve et redouble de violence, la haine prenant de plus en plus possession de lui. Le spectacle qu’il donne est tellement singulier qu’il attire l’attention d’autres que moi, un jeune homme, notamment, dont je croise le regard presque… épouvanté.

Se rendant compte, aux regards fixés sur son fils, que quelque chose ne tourne pas rond, la mère se tourne vers l'enfant et lui demande ce qu’il se passe. Je ne résiste pas au désir de répondre pour lui : « Il veut casser son jouet ! » Elle me sourit poliment : je comprends à son absence de réaction qu’elle n’a pas compris, ou, c’est pire, qu’elle ne veut pas comprendre. Les mères, surtout contemporaines, se plaisent à croire que les enfants, les leurs en tout cas, sont des anges, alors que ce sont évidemment des démons.

Et ils le sont d’autant plus qu’on les prend pour des anges, c'est-à-dire qu’on les abandonne à leur pente naturelle. Car la nature humaine n’est pas bonne : l’homme est, naturellement, le plus démuni et, par conséquent, le pire des animaux. N’ayant, contrairement aux bêtes, « spécialisées », aucune détermination particulière, il est indéterminé, c'est-à-dire dépourvu, sur le plan instinctif, aussi bien de fins que de freins. Or, c’est la fin qui « canalise » l’énergie affective, la « libido », c'est-à-dire qui, à la fois, la contrôle et la rend positive : sans fin, cette énergie est aussi négative, destructive, qu’incontrôlée. Sans fin, c'est-à-dire sans conscience, la vie humaine n’est plus que violence.

Ce qu’il essayait de faire à son robot, cet enfant risque d’essayer de le faire, devenu grand, à un homme. Tout ça parce que le prenant pour un ange pouvant s’élever tout seul, le dispensant, c'est-à-dire le privant, d’éducation, on l’aura laissé devenir une bête, une bête humaine, la pire de toutes.

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Commentaires
A
Cet enfant, saurait-il casser quatre pattes à un canard ? J'en doute, car si j'en crois l'hérédité, la mère me semble aussi abrutie que son rejeton.<br /> <br /> Conclusion : bon sang ne saurait mentir !
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