LE BONHEUR
Pour être heureux, il faut d’abord désirer l’être, et pour désirer l’être, il faut l’être déjà un peu (on ne saurait désirer ce qu’on ignore). Le bonheur est donné à ceux qui l’ont d’ores et déjà, ceux qui s’estiment heureux, et qui s’ingénient à tirer le meilleur parti de ce qui leur est donné.
Pour être heureux, il faut… l’être, ici et maintenant, sans conditions préalables. Les conditions extérieures, matérielles, du bonheur, du bien-être, ne sont pas ses prémisses mais ses conséquences : c’est en étant heureux, c'est-à-dire créatif, avec ce qu’on a qu’on obtient, en temps utile, ce dont on aura besoin pour continuer à l’être. Le bonheur n’est donné qu’à ceux qui n’attendent pas qu’on le leur donne, à ceux qui le prennent où ils le trouvent.
Le bonheur, comme la jeunesse, est un état d’esprit. De même qu’on peut être juvénile à 70 ans et sénile à 35, on peut être heureux comme un roi avec trois fois rien et malheureux comme un chien avec trois fois tout.