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8 avril 2011

Pensées diverses 17

Nous ne sommes pas les réceptacles neutres de nos pensées : nous les formons et elles nous reflètent, surtout si nous les soutenons avec insistance, si nous les défendons. Il n'est pas sérieux de se dissocier de ses idées : ce serait, à tout le moins, les réduire à peu de chose, et, au pire, se réduire soi-même à quia.Personne ne nous oblige à penser ce que nous pensons et on est libre de réformer ou de transformer ses idées. C'est pourquoi en allant jusqu'au bout de la critique d'une pensée, on rencontre inévitablement le... penseur.

*

On ne saurait discuter fructueusement en se référant aux Ecritures, si saintes soient-elles, sans recul critique, en les prenant au pied de la lettre, d'une lettre plus que datée. Ce genre de discussion ne mène à rien puisque la réponse précède la question et qu'il n'y a donc pas de recherche, de découverte, de progrès. C'est une sorte de parodie, pour ne pas dire de simulacre, dont le seul intérêt est de donner à ceux qui s'y livrent l'illusion de penser.

*

 Qu'est-ce que la haine ? Le contraire de l'amour. Qu'est-ce que l'amour ? Que se passe-t-il quand on aime ? On s'ouvre, on accueille, on s'agrandit. L'amour est le pouvoir que nous avons de croître, c'est-à-dire notre infinitude. La haine est donc notre finitude, qui correspond à notre "matérialité", c'est-à-dire à notre animalité. Nous haïssons ce que nous ne pouvons comprendre, ce qui nous menace ou paraît nous menacer. La haine se confond avec la peur de l'inconnu, de l'étranger, de l'étrange, de l'autre. L'animal, qui n'est pas tout à fait une chose, possède une certaine élasticité : on peut l'apprivoiser, venir à bout de sa méfiance naturelle. Mais sa confiance n'est qu'une habitude qu'on lui a inculquée : elle ne vient pas de l'intérieur, de l'âme.

*

C'est en comprenant ce que nous haïssons que nous nous délivrons de la haine qu'il nous inspire. Si c'est le mal même, on ne saurait bien sûr l'aimer lui-même. Mais on peut, en lui donnant un sens, aimer sa signification. Je ne peux pas aimer le malheur qui me frappe, mais je peux aimer la leçon que j'en tire, et le fruit de cette leçon.

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