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21 septembre 2009

Lettre ouverte à un visiteur désespéré

Cher ami,  

vous m’avez écrit sans laisser d’adresse, me mettant dans l’impossibilité de vous répondre personnellement. Je ne peux faire écho à votre message que par le biais d’une lettre ouverte que vous lirez peut-être si vous revisitez mon blog.  

Commençons par le commencement. « J’ai raté ma vie », dites-vous, tout simplement, avec une belle assurance ! Mais comment pouvez-vous dire pareille chose ? Comment pouvez-vous être sûr d’avoir raté votre vie ?  

D’abord, elle est loin d’être finie, et bien des choses peuvent être et ont été faites au-delà de l’âge de la retraite. Michel Ange, ce n'est qu'un exemple, a peint les plafonds de la chapelle Sixtine à 80 ans.  

Ensuite, la réussite est une notion très générale, c'est-à-dire très complexe, qui dépend de très nombreux facteurs et qu’on ne peut réduire à l’un ou à quelques-uns d’entre eux. On ne saurait en tout cas la mesurer à l’aune de la fortune, des biens possédés, de la position sociale, etc. : le monde est plein de riches ratés et malheureux et de pauvres contents de leur sort.

Votre problème, en fait, est la corrélation que vous établissez entre la réussite et le « travail », c'est-à-dire, si j'ai bien compris, l’argent : diplômes, qualification, entreprise… sont les mots clés de votre lettre. La dimension humaine, spirituelle de l’existence, essentielle à la réussite véritable et au vrai bonheur, est totalement absente de votre discours. Quoi de plus normal, si vous n’êtes à vos propres yeux qu’un travailleur handicapé et inqualifié, que vous vous sentiez inutile ? C’est vous-même qui décrétez votre inutilité en vous évaluant à l’aune de critères qui devraient n’être qu’accessoires.

Si vous vous voyez vous-même comme un poids mort, comment et pourquoi voulez-vous que les autres vous voient autrement et s’intéressent à vous ? Si vous voulez « en sortir », il faut d’abord et surtout sortir de cette façon de voir, changer le regard que vous portez sur vous-même et sur la vie : le reste viendra par surcroît. Il faut que vous vous préoccupiez de ce que vous êtes, de vos qualités humaines, morales, cultiver ces qualités et placer en elles votre confiance.  

Essayez de devenir un homme meilleur, d’élargir, d’approfondir votre esprit, de développer vos talents les plus particuliers, c'est-à-dire les plus personnels, sans vous soucier de leur « rentabilité » : vous croirez de plus en plus en vous-même et entrerez, à un certain moment, dans un « cercle vertueux » qui changera votre vie dans le sens de vos aspirations véritables.  

Personne n’est indispensable, et vous ne l’êtes pas moins qu’un autre : nous sommes tous à la fois inutiles et nécessaires. Nous sommes inutiles avant d’exister et nécessaires dès lors et parce que nous existons. Vous êtes utile parce que vous êtes là et non là parce que vous êtes utile. C’est votre existence même, votre être, qui vaut, parce qu’elle est partie intégrante de l’Existence avec un grand e, de l’Etre suprême.  

Vous vous sentez petit parce que vous dissociez du Tout, parce que vous êtes replié sur vous-même : associez-vous à lui, dépliez-vous, déployez-vous, insérez votre « moi » dans le grand Nous, et vous vous sentirez de plus en plus grand, de plus en plus fort, et vous verrez la vie vous tendre de plus en plus les bras.  

Mes vœux vous accompagnent. Ecrivez-moi quand vous voulez !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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