"Pourquoi ne vends-tu pas ces disques ?"
« Pourquoi ne vends-tu pas ces disques ? m’a demandé un ami quand il a vu chez moi des vieux « 45 tours » de Johnny. Ils ont de la valeur…
– Comment ? Je serais donc plus riche si je convertissais mes disques, que je peux écouter, regarder, en papier monnaie, ou, pire, en chiffres dans un compte ? Tu plaisantes, ou tu perds la raison ? »
Comment peut-on croire qu’on s’enrichit en transformant des biens concrets, réels, en biens abstraits, … virtuels ? Comment peut-on croire que l’argent, cette représentation commode des biens de ce monde qui a facilité décisivement le commerce, vaut mieux que ce qu’il représente ?
Celui qui préfère avoir de l’argent, qui ne sert en lui-même à rien, plutôt que des choses dont il peut se servir, n’a vraisemblablement pas grand-chose à faire. A quoi lui sert alors l’argent ? A ne rien faire, précisément. Celui qui a beaucoup d’argent peut se permettre de ne rien faire ou de faire n’importe quoi.
L’argent est le dieu des paresseux et des irresponsables. Des paresseux capables de se tuer au travail pour parvenir à leur fin, qui est de ne plus avoir à travailler. Des irresponsables assoiffés de « responsabilités », non parce qu’ils aiment les charges, mais, au contraire, parce que le « pouvoir » permet à celui qui le détient de se décharger sur ses subalternes.
Je ne vendrai pas mes disques. A moins… à moins qu’on m’en donne un bon prix, pour les racheter en meilleur état et en acheter d’autres, s’il me reste de l’argent !