Bonheur et devoir (Lettre ouverte à un lecteur) [Extrait]

... je ne vois aucune contradiction entre l'intérêt personnel et l'intérêt collectif, entre le bonheur individuel et le devoir. A moins que le bonheur individuel consiste à cultiver l'indifférence à l'égard du prochain, à lui tourner le dos, à vivre replié sur soi-même, comme un rat dans sa cachette, fût-elle la caverne d'Ali Baba... Ce bonheur-là, je n'en voudrais pas pour tout l'or du monde : c'est pour moi le malheur même ! Mon bonheur à moi est dans l'amour du prochain (riez, riez ! ça fait du bien !), dans l'approfondissement des relations avec les autres, des échanges, de la solidarité... et ce bonheur-là coïncide avec le devoir !

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C'est une idée moderne et fausse d'opposer le bonheur et la morale : les Anciens mettaient les deux dans le même sac, celui de la Sagesse. Comment peut-on être "heureux" en... niquant son prochain ? C'est pour moi un mystère insondable ! Je ne vois qu'une "instance" en moi qui pourrait jouir de faire du mal : celle qui est dépourvue de sens moral, de discernement, de jugement, mon inconscience, c'est-à-dire mon non-être, mon néant intérieur !

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Le chemin du bonheur, quand on le cherche vraiment, conduit toujours à la sagesse, soeur jumelle de l'amour. Ce chemin est long, je vous souhaite d'avoir le courage de le prendre et la patience de le suivre jusqu'au bout !