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30 mars 2017

La critique du "système"

Les gens qui critiquent le "système" n'en rejettent en réalité que l'aspect socio-économique, comme si son aspect spirituel - sa culture, ses valeurs - n'avait rien à voir avec son aspect matériel. Or, si le monde extérieur est d'une autre nature que le monde intérieur, c'est de la même façon que son image dans le miroir est d'une autre nature que mon visage.

La dimension matérielle du "système" est indissociable de sa dimension spirituelle : elle en procède comme l'effet de la cause. Le "système" ne changera pas tant que règneront les valeurs qui le sous-tendent, tant que la richesse matérielle primera la richesse spirituelle, tant que le bonheur dépendra principalement de l'avoir et non de l'être, c'est-à-dire de l'esprit.

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26 février 2016

Sociabilité

On prend souvent pour peu sociables, sinon pour asociaux, ceux qui ont peu d'amis, comme si la sociabilité était fonction de la quantité des relations, et non de leur qualité, c'est-à-dire de leur profondeur. Or, plus on a de relations et moins on peut leur consacrer de l'attention, du temps, moins on peut les approfondir, et vice-versa. Il s'ensuit que ceux qui ont beaucoup d'amis et qui passent pour sociables le sont en réalité très rarement, et que ceux qui en ont peu et qui passent pour peu sociables le sont en réalité très souvent.

11 février 2014

Mort de Dieu, mort de l'homme

Ce qui advient à l'existence sans raison n'a pas de raison d'exister. La "mort de Dieu" ne serait pas une lourde perte si elle n'avait pour conséquence inévitable la réduction de l'existence humaine à une contingence, c'est-à-dire, à peu près, à néant. En vertu de quoi s'interdire d'anéantir ce qui n'existe que par hasard ?

Ce n'en est pas un, justement, si le siècle de la "mort de Dieu", le vingtième, est celui où on a fait le meilleur marché de la vie humaine, où on a tué le plus massivement. Le rapport crève les yeux, mais on ne veut pas le voir parce que ça remettrait fondamentalement en question l'idée que nous nous faisons de la modernité, du progrès, de l'avenir, du sens de la vie.

Aurons-nous le courage de regarder la vérité en face, avant qu'il ne soit trop tard, avant que cela ne serve plus à rien ?

23 janvier 2014

"Sauver l'enfant"

"Sauver l'enfant" en nous, c'est l'empêcher de mourir. Or, ce qui s'arrête de devenir meurt, et devenir c'est avancer en âge. Pour "sauver l'enfant", il faut donc, paradoxalement, le laisser vieillir, ne pas l'enfermer, le momifier dans son enfance (pour en faire un objet de regret et de culte) et tourner sa page pour "devenir adulte", mais devenir adulte AVEC LUI, c'est-à-dire DEVENIR adulte, justement, et non cacher son enfance, son immaturité, sous le masque d'une maturité convenue et fabriquée de toutes pièces.

La plupart des gens sont doubles. Ils ont en eux, caché, un enfant arrêté dans son développement, étouffé et malheureux, qui se manifeste de façon détournée et, forcément, négative (un enfant dont on croit apaiser le ressentiment en singeant, ici et là, son comportement, en conservant de lui certains signes extérieurs, simulacre qui ne fait qu'exacerber sa frustration), et, comme façade, un adulte caricatural qui n'a de l'adulte que les tics (et non l'éthique) et les aspérités, un adulte sans substance, sans épaisseur, sans "fond".

Il y a peu de vrais adultes, c'est-à-dire de gens qui le sont devenus au prix d'un long travail sur eux-mêmes, en cherchant et trouvant patiemment le joint entre les rêves de leur enfance et les contraintes qui définissent la réalité. Ces adultes donnent la véritable image de la maturité, celle de la sagesse.

13 novembre 2013

Antisémitisme et conspirationnisme

Un certain nombre de gens, de jeunes gens notamment, que leur inculture rend très perméables à la propagande, surtout quand elle se réclame de l'"anticonformisme", de la liberté de penser, ont l'illusion de se "rebeller" quand ils répercutent des idées "politiquement incorrectes", comme s'il était dans la nature de la vérité d'être interdite et que tout ce qui est interdit était, par définition, vrai. 

L'antisémitisme est interdit, donc l'antisémite dit la vérité, une vérité d'autant plus explosive qu'elle est censurée. L'antisémite devient ainsi aux yeux d'une certaine jeunesse le héraut/héros de la vérité. La vérité officielle est, par définition, le mensonge.
Bientôt, 2 + 2 ne feront plus 4, parce que c'est ce qu'ils font... officiellement, la vérité étant officieuse par essence.

Trop de doute tue le doute et conduit à une nouvelle forme, plus redoutable que l'ancienne, de crédulité : la croyance aveugle à ce qui est interdit, parce que c'est interdit.

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10 octobre 2013

Une ruse de la mauvaise volonté

Une ruse fréquente, et souvent inconsciente, de la mauvaise volonté est de reformuler, en la radicalisant, la demande à laquelle on ne veut pas accéder. Je sollicite de quelqu'un une aide ponctuelle et minime : il me répond qu'il n'est pas question que je vive à ses dépens. Je demande à un voisin de faire un peu moins de bruit, il m'accuse de vouloir le réduire au silence, et refuse légitimement de céder à mon exigence exorbitante. 

Il est rarissime que la mauvaise volonté s'assume, qu'on vous dise : "Je ne vous fais pas plaisir parce que je n'ai aucune envie de le faire, parce que je suis paresseux, avare", etc. Il faut, pour cela, un courage moral qui n'est pas loin de la grandeur d'âme. La plupart des gens sont trop médiocres pour assumer leur mauvaise volonté et s'ingénient à la justifier, aggravant ainsi leur cas, puisqu'ils ajoutent au mauvais vouloir la mauvaise foi.

13 août 2013

Pensées diverses 41

On fait souvent facilement les choses quand on les fait pour la première fois. C’est quand on essaie de les refaire qu’on s’aperçoit qu’elles ne sont pas faciles, mais qu’on a eu de la chance. Une chance qui nous a révélé qu’elles étaient faisables et sans laquelle on ne se donnerait pas la peine d’essayer de les refaire en dépit de leur difficulté, c’est-à-dire en pleine connaissance de cause, de manière à pouvoir les refaire à volonté, c'est-à-dire à les maîtriser.

Elle avait si peu conscience du monde qui l'entoure qu'elle croyait en être le centre.

Il arrive qu’on fasse une faute en croyant corriger celle qu’on n’a pas commise.

Le plus difficile, dans la vie à deux, est la promiscuité. La principale source de conflit et d'érosion du couple est la cohabitation. La fusion fait le lit de la fission. Les couples qui vivent chacun chez soi ont peu de raisons de divorcer et se séparent rarement. L'homme et la femme sont faits pour vivre ensemble, mais pas sous le même toit.

On perd toujours quelque chose, quelques précautions qu'on prenne. Ca ne signifie pas qu'il ne sert à rien d'en prendre, mais exactement le contraire : que si on ne prenait pas de précautions, on perdrait tout.

 

7 juin 2013

Pensées diverses 40

Il y a quelque chose de pire que de n'avoir réalisé aucun de ses rêves : c'est de les avoir tous réalisés et de n'en avoir plus aucun, de ne plus rêver. Une réalité médiocre illuminée par un rêve est beaucoup moins sombre qu'une réalité brillante qu'aucun rêve n'éclaire. La lumière extérieure ne brille que dans les yeux : c'est la lumière intérieure, celle du rêve, de l'espoir, qui fait briller l'âme.

*

Il m'arrive, quand j'écris en écoutant la radio et qu'elle gêne ma concentration, d'oublier que c'est moi qui l'ai allumée et que je peux l'éteindre ou la baisser quand je le décide. Il y a, ainsi, une quantité de choses qui nous dérangent et auxquelles il ne tient qu'à nous de mettre fin. Le problème, c'est que nous finissons par oublier, après un certain temps, que c'est nous qui sommes à l'origine de ces choses, que nous subissons comme des fatalités. Nos principales contraintes nous sont imposées, d'une manière ou d'une autre, par nous-mêmes, mais nous n'en avons pas ou plus conscience. Nous briserions les plus épaisses de nos chaînes si seulement nous avions conscience que c'est nous qui les avons forgées !

*

Bien vieillir, c'est ne pas décliner, c'est-à-dire continuer à devenir, à progresser. Mais comment ne pas décliner si le corps, inexorablement, décline ? En s'adaptant à son déclin, c'est-à-dire en comptant moins sur lui et davantage sur l'esprit. En faisant avec plus d'attention, de conscience, de justesse, de rigueur, donc de manière plus économique, ce qu'on faisait sans y penser, "n'importe comment", en faisant moins mais mieux, en remplaçant la quantité par la qualité, en faisant des choses moins "physiques", qui demandent moins à la machine et plus au machiniste, en développant son intelligence, son imagination, en approfondissant sa culture, bref, en intensifiant sa vie intérieure... Vivre ainsi sa vieillesse, c'est en faire le contraire d'un naufrage : le point culminant de l'ascension que devrait être la vie, la vie qui est accessoirement "matérielle" et essentiellement spirituelle. 

20 avril 2013

Le plus grand obstacle au bonheur

Le plus grand obstacle au bonheur est l'idée que nous nous en faisons a priori et qui nous empêche de le reconnaître quand il est là, toujours, et nécessairement, différent de ce que nous avions imaginé.

Déconcertés par sa différence, sûrs que l'idée toute faite que nous en avons est la bonne, nous rejetons le bonheur inconforme sans lui donner la chance de prouver que, s'il n'est pas conforme à nos idées reçues, il répond peut-être à notre attente la plus intime.

13 mars 2013

Pensées diverses 39

Il ne suffit pas de savoir, il faut encore croire à ce qu'on sait. Il y a un savoir abstrait qui est sans effet sur la conscience et la volonté. Le savoir "efficient" est le savoir concret, "sensible", "émotionnel", plus proche de la littérature, de la poésie que de la science. C'est ce savoir-là qui porte, qui fait réagir. Et c'est ce savoir-là qui nous fait aujourd'hui le plus défaut : nous "savons" tout et, parce que notre savoir est essentiellement abstrait, nous ne savons rien !

*

Ce sont des êtres singuliers, improbables qui font progresser et prospérer les peuples. Mais plus un peuple devient prospère et plus il devient frileux, plus il se recroqueville sur son acquis, moins il prend de risques, plus il se méfie du genre d'homme qui a fait sa prospérité, et lui tourne le dos. Plus un peuple devient prospère et plus il scie la branche sur laquelle sa prospérité est assise. C'est ainsi que déclinent les civilisations.

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La peur, dans la sécurité, permet d'apprécier la sécurité. Tout comme la vue de la neige, quand on est bien au chaud, nous fait apprécier la chaleur. Sans leur contraire, nous ne pourrions apprécier les bonnes choses de la vie ! C'est pourquoi nous ne devrions pas nous plaindre du "mal" : sans lui, nous ne saurions rien du bien !

*

La relation est le contraire de la confusion : relier deux choses, ce n'est pas les confondre, mais au contraire les distinguer. Car la différence est relative : je diffère de quelqu'un dans la mesure où je me compare à lui, donc où je suis en rapport avec lui. Mettre les choses en rapport et les différencier, c'est tout un. Moins les gens ont de rapports et moins, paradoxalement, ils diffèrent, plus ils se ressemblent. Notre monde "individualiste" est un monde de clones. 

 

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